Le dédain, Guillaumes De Sardes

Dans ce nouveau roman, Guillaume de Sardes consacre à la figure féminine la place prépondérante. Oscillant entre trois amours, toutes plus différentes les unes que les autres, le personnage principal - Marceau, trentenaire contemporain - est décrit au fil des pages; Non sans un style clair, parfois très explicite. 

La figure de Marceau est celle qui mène le récit du début à la fin. Le narrateur se focalise sur elle et la dépeint objectivement, pour que le lecteur se sente libre de l'interpréter. Ce personnage est donc une figure subtile. Tantôt un lecteur s'y identifiera très facilement, tantôt l'autre sera tenté par l'indifférence, etc. De ce fait, une certaine liberté émane de ce personnage, Don Juan contemporain de papier. 

De par Marceau, le thème de l'amour divisé est très présent dans Le dédain. Le lecteur se prend à lire différentes histoires, différentes femmes, différents âges, et différentes manières d'aimer. C'est sans doute ce qui fait la force de ce livre. Cependant, lier trois histoires d'amour distinctes dans un même récit demande à l'écrivain d'adapter son écriture aux faits évoqués.

Cette même écriture est ici particulièrement fluide. Guillaume de Sardes - grâce à l'utilisation du narrateur omniscient - parvient à retranscrire très aisément trois ces trois façons d'aimer. Le lecteur tourne les pages sans réellement s'en apercevoir, tant le style est agréable, sans fioritures, et construit simplement.

Le dédain est donc une belle surprise de la rentrée littéraire. Guillaume de Sardes se lance dans l'approche de l'amour et le pari semble réussi. Grâce à une plume simple mais habile, et à trois histoires presque complémentaires qui se croisent, la lecture s'avère être un vrai bon moment.

Le dédain, Guillaume De Sardes, Grasset, septembre 2012, 15€