Viviane Élisabeth Fauville, Julia Deck

Viviane Élisabeth Fauville est une quadragénaire qui vient de tuer son psy. Son mari vient de la quitter, la laissant face à ses démons dans son appartement de la Gare de l'Est. L'écriture de Julia Deck se révèle extrêmement prometteuse pour un premier roman, et digne des Éditions de Minuit.

Viviane Elisabeth Fauville est le livre d'une tueuse que personne ne croit coupable. Victime de malaises vertigineux, ses rendez-vous chez le psy sont associés à un couteau de cuisine qui apportera l'intrigue sur un plateau d'argent. Le problème - si problème il y a - de cette anti-héroïne résidant dans le fait que son invisibilité vis-à-vis de l'enquête perdure. Tantôt proche du Nouveau roman, Julia Deck arrive à se forger une écriture, un choix des mots savamment maîtrisé, mais aussi - et surtout - autonome stylistiquement. 

En effet, la langue de Julia Deck est un mélange puissant de l'utilisation des personnes. Singulier, pluriel, le lecteur pourrait presque se perdre dans cette alternance de style. Toutefois, le lecteur reste à distance par rapport à cette histoire aux apparences scabreuses, qui restera néanmoins claire jusqu'à la fin.

En bref, Minuit peut se targuer de publier un très bon premier roman. Julia Deck manie la langue avec beaucoup d'aisance et, de manière atypique et très audacieuse, plonge le lecteur dans cette intrigue entêtante et sans faille.

Viviane Élisabeth Fauville, Julia Deck, Minuit, septembre 2012, 13.50€