Plagiat, Myriam Thibault

Un an après Orgueil et désir, Myriam Thibault revient avec un roman plein de bonnes intentions. Après une rupture plus ou moins houleuse, la narrateur de Plagiat entreprend la rédaction d'un livre, grandement inspiré par ses correspondances avec son ex bien-aimée. 

L'écriture de Plagiat semble être stylistiquement particulièrement maîtrisée. En effet, la voix de l'homme écrite par une femme ne laisse ni doutes, ni faiblesses, quant à sa véracité. La plume de Myriam Thibault pourrait être qualifiée de faussement sèche. L'essentiel est développé, et les nombreuses digressions donnent une réelle consistance narrative aux protagonistes, et au roman en général. C'est avec cette écriture presque parlée, parfois même jargonnée - donc, de fait, très assimilable par le lecteur - et ancrée dans notre époque que l'auteur expose son histoire de plagiat. 

De par cette intrigue, le lecteur voyage beaucoup avec le narrateur. La Baule, Paris, Nice, etc. font partie des destinations évoquées au fil des pages. Plagiat est alors un roman itinérant, où les événements peuvent s'emboîter de manière plus fluide. Le narrateur, malgré son caractère désabusé, prend l'intrigue - racontée à la première personne - en main, et expose ses idées, ses doutes, et autres émotions. On peut notamment lire son sentiment sur ce fameux plagiat, pourtant évoqué explicitement à la fin : Je ne suis pas un monstre. Je ne relate pas notre vie, je la romance. Disons que je m'en inspire. Je préfère. Cela me donne meilleure conscience. 

C'est donc un bon roman dans sa globalité de nous livre ici Myriam Thibault. Écriture souvent affinée, intrigue intéressante, un vrai bon moment de lecture - qui n'est pas sans nous rappeler l'histoire d'un certain PPDA.

Plagiat, Myriam Thibault, Léo Scheer, septembre 2012, 18€

Comments

[clara]

Je le note!