Les arbres ne montent pas jusqu'au ciel, Marianne Rubinstein
Dans Les arbres ne montent pas jusqu'au ciel, Marianne Rubinstein met en relief Yaël Koppman, personnage déjà évoqué dans son œuvre littéraire, notamment dans Le journal de Yaël Koppman, paru en 2007 chez Sabine Wespieser. Dans ce nouveau roman, son double littéraire traverse une crise - celle de la quarantaine, accompagnée de son lot de soucis, de chamboulements et de réflexions - tout cela mené d'une plume fluide et sans concession.
L'héroïne de ce roman - si d'héroïne on peut parler - est, comme Marianne Rubinstein, maître de conférence en économie. Quittée par son mari au début du livre, elle va traverser une période de petits retournements, de questionnements, la plongeant même dans une espèce de pause existentielle. Entourée par ses enfants, ses proches, etc., elle fait part aux lecteurs de ses petites histoires, ses doutes, etc. Le ton employé n'est pas pathétique et le lecteur pourrait presque s'identifier à cette femme qu'est Yaël.
Tout cet ébranlement quadragénaire est raconté avec une écriture très simple, très solaire, qui se lit avec beaucoup de plaisir. Cette même écriture de la solitude, des interrogations, posent indirectement le problème de l'âge au lecteur.
C'est donc un très beau texte que nous dévoile ici Marianne Rubinstein. Yaël Koppman se place en personnage récurent et attachant, dans l'univers de l'auteur, et l'effort d'écriture semble être de bon ton et très bien déployé dans ce dernier roman.
Les arbres ne montent pas jusqu'au ciel, Marianne Rubinstein, Albin Michel, août 2012, 17€