Voyages sur Chesterfield, Philippe Coussin-Grudzinski
Dans ce petit roman, le narrateur - jeune chômeur surdiplômé - déroule seul des bribes de sa vie, au fil de la nuit. Avec une écriture effrontée, cinglante, Philippe Coussin-Grudzinski évoque ses souvenirs, dévoile des histoires, sur fond de réseaux sociaux.
La période sur laquelle la livre se déroule est très courte. En effet, c'est seulement durant la nuit blanche du narrateur que celui-ci place son récit. Voyages sur Chesterfield est un petit roman véritablement ancré dans le XXIe siècle. En effet, c'est un véritable dédale de références et de néologismes qui est exposé ici : Gossip girl, Facebook, Ryan Gosling, Bref, Intouchables, geek, putassier, etc. Le lecteur n'est donc pas perdu - bien au contraire - et se prend à rire de ce que raconte le narrateur, apaisé par ce cocon familier.
La langue de Philippe Coussin-Grudzinski est insolente, et ne se targue pas d'être hautement littéraire. Il rend la lecture pleinement agréable, sans toutefois inspirer la futilité. Dans ses voyages plus ou moins loin, sur son Chesterfield, il déroule le fil d'une pensée, d'une histoire, entre ses connexions à Facebook. Le présent se mêlent à l'intemporel, comme ce que l'on pourrait ressentir lors de nuits blanches.
Moderne, drôle et caustique, Voyages sur Chesterfield est un petit roman plein de promesses qu'il est bon de lire à tout moment de la journée.
Voyages sur Chesterfield, Philippe Coussin-Grudzinski, Intervalles, mai 2012, 15€