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Actualité et nouveautés littéraires
6 mai 2012

Un garçon sans séduction, Christophe MOUTON


9782260019947


Thomas LOISEAU, trentenaire, consultant en automation industrielle, vient de se faire pour un autre - trader de profession - sans réellement en connaître les raisons. Le roman, raconté à la première personne, évoque - au départ - cette rivalité à sens unique, ainsi que la volonté - au départ également - de reconquérir la femme qu'il aimait. Le thème principal du livre reste toutefois la quête des raisons ayant amenées le narrateur à voir son histoire s'achever.


Ce roman, découpé en parties, suit l'évolution de la pensée et des opinions du personnages, à l'esprit résolument scientifique. L'écriture - directement liée à la structure - est assez simple, mais certains passages - notamment ceux à caractère économique - font preuve d'un vocabulaire parfois compliqué à assimiler pour un lecteur lambda. Cela est à rapprocher de la propension qu'a Thomas LOISEAU à pousser son discours et ses idées dans leurs retranchements et à énumérer des idées plus ou moins superflues, tout en gardant ce raisonnement scientifique. Cette grandiloquence discursive dessert clairement la psychologie du personnage. En effet, on sent bien que Christophe MOUTON cherche à apporter une profondeur, une subtilité textuelle à son protagoniste. Néanmoins, cette tentative reste masquée, en raison de cette écriture parfois étouffante et souvent dérivante.

 

Au début du roman, le tableau calculant le taux de séduction des différents personnages pourrait paraître amusant, tout en interpellant certains lecteurs à la moralité bétonnée. Toutefois, chiffres, bilans, équations et autres mesures de prix se mêlent jusqu'à la fin et deviennent rapidement déroutantes, voire lassantes. Ainsi, en voulant montrer le fonctionnement de pensée d'un homme au raisonnement scientifique, à l'aide de trop nombreux exemples, Christophe MOUTON perd son lecteur dans une espèce d'ennui nonchalant. 

 

Le personnage principal/narrateur, Thomas LOISEAU, n'est pas sans réfléchir à sa condition d'homme seul. En effet, au fil du livre, on parvient à distinguer une évoltion nette de ses sentiments. Dans les cinquante premières pages, on trouve des phrases telles que : Mais je veux qu'elle revienne, même dans dix ans, pour ensuite lire : Mes pirouettes n'y changeront rien, Sybille ne reviendra pas. Alors à force de réflexions menées au fil des pages, Thomas LOIEAU s'essaie aux rencontres virtuelles, aux associations de travaux manuels, etc. sans réel succès. C'est alors que le lecteur assiste à la conception - toujours grâce à un tableau récapitulatif - de la femme qu'il serairt sensible de conquérir. S'ensuit alors une suite de raisonnements et de calculs - toujours basés sur la séduction - plus ou moins compliquée à comprendre par le lecteur. 

 

Christophe MOUTON nous livre donc ici un roman au sujet classique au premier abord. En raison de sa tentative - légitime toutefois - de modeler ce thème sous un point de vue original, il se perd dans son écriture, lien premier entre le lecteur et la compréhension du texte. Ecriture qui est elle-même empreinte d'un langage et de calculs peut-être trop ambitieux à appréhender par un lecteur moyen. Il convient toutefois de noter cette démarche de dénoncer la marchandisation de l'individu, sans son sens le plus large. 

Pour finir, comme le veut la tradition chez Julliard, une petite interview de l’auteur ici



Un garçon sans séduction, Christophe MOUTON, Julliard, janvier 2012, 16€



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